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Sub umbra alarum tuarum
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18 décembre 2010

Douleur exquise et Des Histoires vraies.

"Plus qu'un seul jour. Je n'ai jamais été aussi heureuse. Tu m'as attendue." (p.194)

"Mon amour,

Il y a deux jours, j'ai visité le temple de l'Amour et aujourd'hui le temple du Divorce. Comme tu vois, j'ai peur." (p.92)

 

"La cravate.

Je l'ai vu un jour de décembre 1985. Il donnait une conférence. Je le trouvai séduisant. Une seule chose me déplut : sa cravate aux tons criards. Le lendemain je lui fis parvenir anonymement une discrète cravate marron. Quelques jours plus tard, je le croisai dans un restaurant : il portait ma cravate. Elle jurait avec sa chemise. Je décidai alors de lui envoyer, tous les ans, pour Noël, un vêtement à mon goût. Il reçut en 1986 une paire de socquettes grises en soie, en 1987 un gilet noir en alpaga, en 1988 une chemise blanche, en 1989 des boutons de manchettes dorés, en 1990 un caleçon à motif de sapins de Noël, rien en 1991, et en 1992 un pantalon de flanelle grise. Le jour où il sera totalement vêtu par mes soins, j'aimerais le rencontrer." (p.37)

"Le divorce.

Dans mes fantasmes, c'est moi l'homme. Greg s'en aperçut vite. C'est peut-être pourquoi un jour il m'a proposé de le faire pisser. Cela devint un rituel entre nous : je me collais derrière lui, je déboutonnais à l'aveugle son pantalon, je prenais son pénis, je m'efforçais de la placer dans la position appropriée, de bien viser. Puis je le rentrais nonchalamment et fermais la braguette. Peu après notre séparation je proposai à Greg de faire la photo souvenir de ce rituel. Il accepta. Alors, dans un studio de Brooklyn, sous l'oeil de la caméra, je l'ai fait pisser dans un seau en plastique. Ce cliché me servit de prétexte pour poser la main sur son sexe, une dernière fois. Ce soir-là, j'acceptai le divorce." (p.79)

"La rivale.

Je voulais une lettre de lui mais il ne l'écrivait pas. Un jour, j'ai lu mon nom : "Sophie", écrit en haut d'une page blanche. Cela m'a donné de l'espoir. Deux mois après notre mariage, j'ai remarqué sous sa machine à écrire une feuille qui dépassait. En la faisant glisser vers moi, j'ai découvert cette phrase : "J'ai une confession à te faire, la nuit dernière j'ai embrassé ta lettre et ta photo." J'ai poursuivi cette lecture à rebours : "Un jour tu m'as demandé si je croyais au coup de foudre. T'ai-je jamais répondu ?" Seulement ce billet ne m'était pas destiné : en haut il y avait un H. J'ai rayé H et l'ai remplacée par S. Cette lettre d'amour devint celle que je n'avais jamais reçue." (p. 67)

 

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